Vers8h 30 nous quittons la route pour prendre une piste qui se ramifie en petits chemins rouges ou jaunes .
Nous suivons les traces de pneus de vélos ou de motos entre les pachypodiums en fleur.
Nous longeons une montagne boisée.
En haut d’une colline nous apercevons un gros village entouré d’arbres.
Nous descendons vers les frondaisons qui entourent la rivière Andranomaty. Nous garons la moto en laissant les casques dessus et Thomas prend le sac.
Les arbres sont gros et hauts. Ce sont des Sohys. C’est le meilleur bois de construction navale. Ici ils sont protégés.
Thomas discute avec la première dame que l’on rencontre . Elle laisse sa bâtée et nous accompagne à la mine proprement dite derrière le terrain de football au bout du village.
La rivière est à sec mais l’eau coule en-dessous. Les orpailleurs remplissent des trous pour travailler leur bâtées.
Une centaine de personnes travaillent à dégrossir ,piller ,laver la poudre de chrome dans laquelle ils trouvent de l’or .
La mine est un grand trou qui plonge à des dizaines de mètres sous la terre et qui se prolonge en galeries . La musique résonne à fond car il y a deux générateurs qui alimentent des motos pompes pour vider les galeries.
Les hommes travaillent par équipe de 8 et se remplacent toutes les 6 h.
La mine appartient à Richard un malgache qui habite au bord du terrain de foot avec le village qui s’étire derrière lui. Il à extrait 27 kg d’or en 2017 de ce puit qui traverse la rivière souterraine. Il a organisé un système pour recevoir une part de l’or mais lui ne travaille plus sur le grand trou. Il recherche ailleurs. Tout est défoncé, retourné par les orpailleurs aux alentours
On devine parfois que l’on creuse dans les déchets des autres autour d’un trou.
Plus loin , en amont, à côté de la rivière nous discutons un long moment avec deux couples qui creusent.
Ici on trouve parfois des bavures car l’or n’est plus dans du chrome.
Lors des grosses pluies les gens ont déjà trouvés des pépites en surface.
Il y a une semaine quelqu’un en a trouvé une de 15 gr dans un trou comme ceux ci.
Il est partis depuis.
Les gros lémuriens blancs circulent nonchalamment indifférents à toute cette activité.
En passant devant une case nous admirons une bâtée en bois qui sèche au soleil.
Un fond de paillettes d’or sèche suspendu dans la chaleur de la lumière
Filisy nous montre une pierre de chrome avec des paillettes d’or christalisées dans du quartz .
Lorsque nous reviendrons le lendemain pour revoir le caillou , Filisy l’aura pilé ,tamisé et lavé pour avoir 1 décis d’or qu’elle vendra l’équivalent de 19€ le gr à un collecteur du village.
Les prix varient donc du décis au gramme comme du simple au double.
En rentrant à Daraina nous passons voir Brigitte qui a 6 grammes d’or à vendre. Elle n’est pas apprivoisée , elle hausse les épaules à propos des bavures. Pour elle c’est bizarre et rare et nos questions sont étranges.