Mardi à 6h30 nous prenons cap à l’Est sur la nouvelle route qui traverse Madagascar jusqu’à Vohemar.

Elle est en travaux sur plus de 250 km depuis deux ans. Il y a des dizaines de ponts à refaire et plein de poussière mais la voie est large et dammée. 

On roule vite. 

En traversant la ville-village de Bessiaka qui s’étire sur des kilomètres nous voyons des orpailleurs avec leur bâtée qui circulent ou travaillent au bord de la route.

Les falaises d’Andavakoera culminent à plus de 500 m à gauche de la route. C’est ici que Alphonse de Mortage https://www.entreprises-coloniales.fr/madagascar-et-djibouti/Andavakoera_mines_or.pdf

 

extraya au siècle dernier 1905Andavakoera Gold mines, Betsiaka Commune, Ambilobe, Diana, Madagascar près  de 83kg d’or en qqls mois. 

La lumière est superbe. 

Je pense à mon enfance lorsque notre famille accompagnait mon père sur les mêmes genres de chantiers de travaux publics à Madagascar dans les années 1965 à 1972…ça sent la madeleine de Proust. 

Thomas conduit toute la route. 

Nous arrivons à Daraina à 9h15 et prenons une chambre au Lemurien Blanc. L’Hôtel est trois mètres dessous du nouveau terre-plein de la route et les deux dames responsables ont l’air bien gentilles.

Elle proposent le repas à 5000ar (1€). En attendant nous allons nous mêler au Tsena. Il y a du monde , nous achetons deux bols en aluminium proposés par un couple collecteur de canette de bières vides , fondeur de marmite en aluminium. 

Thomas est étonné chez un magicien de trouver de gros tronçons de corail noir. La tige devait être énorme . Ça vient de la cote est ,Vohemar n’est pas loin . 

Nous voyons deux stands de collecteurs. 

Un jeune monsieur musulman qui n’a pas de clients devant sa minuscule cabine en bâche. 

Une dame dans un stand en tôle semble en affaires avec des mineurs . Elle a devant elle une pile de petits papiers qui contenaient de l’or. Elle s’appelle Nette et achète surtout des décigrammes . Il n’y a pas beaucoup de mineurs comparé à la semaine précédente.  Elle ne pourra pas nous en vendre. Elle a un sponsor qui la finance. Nous prenons un verre dans un bar restaurant à taxi brousse et on nous indique la maison de Madame Brigitte plus bas dans la rue principale. 

Il y a un gros panier marqué « essence » avec des bouteilles plastiques pleines au coin de sa maison. Brigitte fait aussi station service. Elle a sorti sa table ronde devant son entrée où elle a installé sa chaise . 

À côté du banc où nous nous asseyons il y a un feu de charbon et deux gamelles en inox où les clients purifient leur or avec de l’acide nitrique à disposition dans un petit bidon. 

L’or et souvent amalgamé dans des dépôts de chrome noirâtre et nécessite d’être purifié à l’acide nitrique . 

Brigitte passe après un petit aimant de smartphone dans un papier au-dessus de l’or pour retirer les poussières de magnétite noir qui accompagne souvent l’or.

Ensuite elle pèse avec sa balance manuelle qui ne bouge pas beaucoup sur les décigrammes!!

Thomas demande à quelqu’un qui vient de vendre quel est le prix d’achat par déci :55000fmg (2,5€/dc) mais Brigitte nous dit qu’elle achète 750000fmg soit presque le même prix que Babou à Ambilobe. 

Nous lui proposons d’acheter sa récolte du jour à 800000ar/gr. Nous repasserons cet après midi et allons nous reposer. Lorsque nous arrivons le soir elle veut que nous augmentions le prix à 825000 ar 36€/gr) Il y a 23,3 gr , c’est notre premier achat et c’est le même prix finalement que Babou aurait pu nous faire. Donc c’est le prix d’achat réel de l’or pur Naturel. Nous acceptons .

Je sort une balance électronique et Brigitte transvase des tubes d’aspirine dans un flacon . Elle verse l’or sur la balance . L’écran digital indique 23,3gr . Je remarque un morceau d’or dedans. Je le prend pour le peser sur ma deuxième balance. 

Il fait 2,10gr. C’est une « bavure » me dit Brigitte c’est de l’or pur 24kt et c’est Naturel. Moi je sais que c’est une pépite d’or natif 24kt de Daraina. 

ET QUELQUEFOIS IL M’ARRIVE D’AVOIR UNE GRANDE IDÉE c’est le titre du roman de Ken Kesey ( celui qui a écrit vol au-dessus d’un nid de coucou) que je viens de lire avant de partir. Ce titre fait échos dans mon cœur .Je demande à Brigitte si elle peut collecter pour moi des bavures ?

Elle dit à Thomas qu’elle avait peur ,déjà , que nous  ayons des faux billets. Je pense qu’elle est enceinte. Thomas m’assure qu’elle est juste grosse. 

De retour au Lémurien blanc je cherche deux ou trois sites sur internet et mon intuition se confirme les pépites d’or sont très recherchées par les collectionneurs du monde entier . Tous les sites qui en proposent sont en rupture de stock. Une Pépite d’or se négocie 3 à 5 fois le prix de l’or suivant leur provenance leur qualité et leur beauté Naturelle. Lors du dîner nous expliquons à nos hôtesses que nous aimerions visiter une exploitation aurifère pour voir le boulot. Elles nous proposent d’aller dans le Parc cad la forêt jusqu’à andranomaty ( là où l’eau est morte) . Ça doit être une rivière asséchée .